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Peter KUBELKA

Nationalité autrichienne

Pionnier du cinéma d’avant-garde autrichien, lié à l’école viennoise de poésie et de théâtre, il étudie de 1952 à 1954 à la Hochschule fuer Musik und Darstellende Kunst de Vienne. Puis, de 1954 à 1956 entre au Centro Sperimentale di Cinematografia de Rome d’où il est expulsé suite à la création de « Mosaik im Vertrauen » (1954-55).
Dès cette époque, il considère que le cinéma industriel ne tire pas assez profit des spécificités de la pellicule et de la projection. Il réalise donc un assemblage fragmenté d’épisodes sur la classe ouvrière et la vie sociale à Vienne, à tel point qu’il est difficile de se repérer d’un point de vue narratif. On voit naître ainsi dans ce premier film un intérêt grandissant pour le montage et la collision des images. A partir de 1956 il connaît une notoriété qui ira croissante, en témoigne sa participation à la biennale de Venise, à l’exposition mondiale de Bruxelles, au festival de Knokke le Zoute, etc.
Entre 1957 et 1960, il essaye cependant pour survivre de faire de la publicité. Il manque terriblement de complaisance, et il ne lui reste plus très vite que trois clients : le théâtre de danse qui lui inspire « Adebar », une industrie de bière pour « Schwechater », et Arnulf Rainer qui reçoit, en guise de portrait, le film éponyme, clignotement de six minutes et demie de photogrammes noirs et blancs. Kubelka arrive ici à un point d’épuration absolu. Il assoit sa théorie du « film métrique », et pour cela, se fonde sur le principe de la musique sérielle et de la permutation. Chaque plan est autonome et rigoureusement articulé avec les autres, non pas pour produire une histoire, mais créer une sensation. Le contenu d’un film importe peu car sa structure, le clignotement, la couleur, la relation entre image et son, ont bien plus d’impact sur le spectateur.
Vers 1959-60, l’artiste émigre en Suède. En 1961 il part pour un voyage en Afrique afin de filmer un safari qui sera le sujet de « Unsere Afrikareise », terminé en 1966 et tourné ironiquement pour une agence de voyage.
Il fonde en 1964 l’Oesterreichisches Filmmuseum avec Peter Konlechner et part aux Etats-Unis en 1966 où une présentation de ses films par Jonas Mekas a lieu à New York. C’est à cette période qu’il se tourne de plus en plus vers la théorie en commençant sa « Théorie non écrite du cinéma », et en organisant conférences, séminaires et projections. Il va se plaire dès les années 1970 à rapprocher les arts comme la musique, le cinéma et la cuisine. Cela lui permet de tisser d’une manière accessible des analogies sensorielles.
Après son travail à la Filmlibrary de l’O.N.U. à New York (1967-1968), il participe à la fondation de l’Anthology film archives dans la même ville. Il ouvre ensuite en 1970 l’« Invisible Cinema » pour en présenter la collection. Cette salle entièrement noire était prévue pour de jamais détourner l’attention du spectateur sur autre chose que l’écran. Il restaure en 1973 « Enthousiasme » de Vertov. En 1976, Ponthus Hulten demande à Kubelka de concevoir la collection de films d’avant-garde du Centre Georges Pompidou et d’organiser la rétrospective « Une Histoire du Cinéma » présentée au Centre national d’art contemporain et au MNAM. Il est nommé en 1978 professeur à l’Académie des Beaux-arts à Francfort. Il se consacre aujourd’hui principalement à l’enseignement et enseigne actuellement le Cinéma et la Cuisine toujours à l'Académie des Beaux-Arts de Francfort mais aussi à la N.Y. University et à Chicago.

« Au public : Voici des films qui ne sont pas à votre service, pour vous distraire comme ceux que vous sert l’industrie. Chaque auteur utilise sa propre grammaire, développée pour ses besoins (…) Ces films représentent ce que le cinéma lui-même a apporté à la pensée humaine et qu’aucun des autres moyens articulatoires, la littérature, la musique, la peinture ou la cuisine n’avaient encore exprimé. Ces œuvres sont nées dans des circonstances difficiles car on conçoit le cinéma comme une industrie et on la réglemente selon les lois de l’économie. (…) Si on veut un cinéma vivant, il faut trouver une place pour le cinéma non-industriel. A l’Etat : Subventionner les auteurs à la place des marchands. » in Une Histoire du Cinéma, « Quelques opinions et remarques à l’occasion de l’exposition », p7.

6 FILMS EN DISTRIBUTION

DICHTUNG UND WAHRHEIT - POETRY AND TRUTH
1996-2003 / 35mm / couleur / silencieux / simple écran / 13' 00 / 42 €
distribution : 16mm
UNSERE AFRIKAREISE
1961-1966 / couleur / sonore / simple écran / 12' 30 / 65 €
distribution : 16mm
ARNULF RAINER
1958-1960 / n&b / sonore / simple écran / 6' 30 / 34 € ou 48 €
distribution : 16mm ou 35mm
SCHWECHATER
1957-1958 / couleur / sonore / simple écran / 2' 00 / 25 € ou 36 €
distribution : 16mm ou 35mm
ADEBAR
1956-1957 / n&b / sonore / simple écran / 3' 00 / 30 € ou 36 €
distribution : 16mm ou 35mm
MOSAIK IM VERTRAUEN
1954-1955 / coul-n&b / sonore / simple écran / 16' 30 / 51 €
distribution : 16mm