BOUCHE D'OEIL “VOODOOVIDEO”

de Michel NEDJAR
2001 / Mini DV / coul-n&b / sonore / 1E / 46' 00

Bouche d'oeil a été inspiré, provoqué par la machine à garder les voix, "le répondeur téléphonique".

1°/ La Bouche

Au début du mois de janvier 2001, parmi tous les messages chaleureux de bons voeux, un message peu ordinaire retint mon attention... Par sa tonalité, sa fragilité, lointain, outre-tombe...

2°/ L'oeil

Alors, l'idée me vint de filmer, capturer cette voix, ces voix, ces messages.
Pendant tout le mois de janvier 2001, je fus attentif à mes messages.
Une intuition me vint : superposer, activer, incorporer certaines images, objets et amis qui ritualisaient mon quotidien.
Grâce à la petite caméra numérique - magique je pouvais filmer in situ le plus intime de cette expérience, moments intenses que je ressentis comme magiques, voodoo.

« Dans l’atelier de l’artiste, il y a un coin pour le vaudou que l’on ne repère pas de prime abord. Michel Nedjar s’est approvisionné au fil du temps en poupées et autres objets transitionnels, principalement au marché du centre de Mexico, la Merced. C’est un message étrange laissé sur son répondeur qui a déclenché ce projet de film, marquant un retour de l’artiste au cinéma au début des années 2000 après huit ou neuf années d’absence. Un message laissé par une voix anonyme qui disait : "M. Nedjar, vous allez sauver le monde, grâce à votre travail..." L’artiste veut impérativement enregistrer avec une caméra vidéo ce message messianique dit avec une voix d’outre-tombe. Ainsi a démarré ce projet de film rythmé par les messages de vœux déposés en ce mois de janvier 2001. La bande sonore pilote l’ensemble : les messages, les vœux, la radio avec ses présences vocales – celles de Jean Genet évoquant les Black Panthers, d’André Dussollier lisant un texte de Proust ("Souvent je me suis couché de bonne heure"), Borges, Chantal Thomas, Antoine Gallien, Catherine Samie, Vita, Jacob Boeno et Valérie Rouzeau, les proches, mais aussi la famille. Au jour le jour, le quotidien de l’atelier, sa substance sonore que Michel va accompagner d’images qu’il fabrique avec les moyens du bord : à bord de l’atelier, véritable navire au milieu d’un océan, unité de survie du solitaire. Alors se dévoile l’atelier en pièces, des masques, des statuettes, des images, des araignées en verre ou en plastique, accrochée au mur l’image universelle du petit enfant juif, en culotte courte et les mains en l’air, quand les nazis ont vidé le ghetto de Varsovie après l’insurrection, le dessin d’Aloïse Corbaz par lequel tout a commencé en 1969 et, au centre de cet univers visuel, son propre corps, vivant, respirant, en gros plans souvent nocturnes (d’où l’impression de plans en noir et blanc) de jambes, poils, oreilles, nez, sexe et œil, approchés au plus près par la caméra ; on se demande parfois si les images ne sont pas le produit d’un endoscope qui ausculte le corps dans ses plis et recoins. » – Jean-Michel Bouhours (« Michel Nedjar. Filiations », Chamarande, Département de l'Essonne/Lienart Éditions, 2021)

L’ensemble de films de Michel Nedjar est disponible au MNAM/CCI Centre Pompidou.

2 COPIES EN DISTRIBUTION


format de distribution DCP sur clé USB
cadre de projection 4/3 (simple écran)
vitesse de projection 25 ips
son son
prix de location 154,00 €

format de distribution Fichier sur serveur (SD)
cadre de projection 4/3 (simple écran)
vitesse de projection 25 ips
son son
prix de location 154,00 €