TEMPS DE MÈTRE

de Yann BEAUVAIS
1980 / 16mm / couleur / silencieux / 1E / 17' 00

Interrogation sur les unités dites minimes du cinéma. La conjugaison de ces unités produirait du sens.

Valeur ou petit traité de la communication, le mètre s'impose et nous épuise par sa superbe, son éternité.

Répétition quand tu nous tiens...

« TEMPS DE MÈTRE est son film le plus pur, le plus dur, car c'est une présentation des unités de mesure : le photogramme, la pellicule, l'écran, le temps et bien sûr, le mètre. Le film est systématique et uniforme comme se doit de l'être toute unité de mesure ; les variantes rythmiques, les accelerando, et les ritardando qu'on croit voir dans l'écoulement de ce mètre élastique ne sont que des illusions rétiniennes et/ou cérébrales. »
- Deke Dusinberre

« Le film est fondamentalement et volontairement répétitif, jusqu'à satiété ; les chiffres défilant à raison d'à peu près une unité par photogramme de film. Les chiffres de 1 à 100 se succèdent à l'image en un peu plus de 4 secondes. Le film est construit comme ces équations différentielles dont l'efficacité repose néanmoins sur une approximation, sur la valeur négligeable. Cette valeur négligeable ici provient du fait que la hauteur de l'image cinématographique est très légèrement inférieure à l'unité du centimètre et que le ruban cinématographique 16mm divisé en unités (les photogrammes) est un faux appareil de mesure spatial. En serions-nous étonnés? En tant qu'héritier du calcul infinitésimal, le cinéma pouvait-il être moins qu'une approximation dont on s'est toujours parfaitement satisfait, sauf à y opposer comme beauvais le fait avec TEMPS DE MÈTRE, la "dure réalité" dont parle Ian Stewart, qui est ici l'espace lui-même frotté directement au support filmique ? L'essai serait sans doute dérisoire s'il ne reposait pas la question du statut de la matérialité du ruban au cinéma. Chez Hollis Frampton, le cinéma est un modèle épistémologique. L'évolution de l'Univers, son expansion dont on sait désormais avec quasi -certitude que l'entropie qu'elle sous-tend est la condition primordiale de notre propre présence, est un cinéma macroscosmique, un ruban mécanique longtemps demeuré vierge et sur lequel depuis l'invention de la photographie, l'humanité s'évertue à imprimer des clichés, véritables «incisions» dans le cours du Temps. beauvais partage avec Frampton une même conception matérialiste du cinéma, une même volonté de primauté du support cinématographique mais au travers de l'isomorphisme des deux rubans, il tente de démontrer les limites axiomatiques de la spatialité du ruban. Celui-ci n'est pas une continuité spatiale, condition indispensable du mètre-étalon, fût-il gradué en unités plus petites, mais une succession de clichés, ces incisions dont parle Frampton. »
- Jean-Michel Bouhours

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format de distribution 16mm
cadre de projection 1,37 - Standard (simple écran)
vitesse de projection 24 ips
son silencieux
traduction
prix de location 55,00 €