Pour cette septième édition de SCRATCH EXPANDED, nous rendons une nouvelle fois hommage au "cinéma élargi", pratique qui naît dans les années soixante avec les multi-écrans et les installations.
Les cinéastes expérimentaux questionnent alors les possibilités de l'expérience cinématographique, à travers un dispositif live ou des installations qui s'inscrivent dans un espace éclaté. Ils manifestent alors la volonté d’élargir l’espace de l’écran et plus largement proposent des œuvres qui considèrent le cinéma selon une de ses caractéristiques les plus fondamentales : celle d’être un art de la lumière.
Outre une sélection de films en 16mm projetés en plein air, cette soirée suggère d'aborder le champ de l'expanded cinema sous un angle éclectique avec à la fois des performances : LA CELLULE D'INTERVENTION METAMKINE, jouée deux fois dans la soirée, ROUGE DE LAND de Paolo GIOLI, SANS TITRE de Gaëlle ROUARD, IDROFONI de Pietro PIRELLI, OPEN CORE de Julien MAIRE ; et une installation : TREES IN WINTER de Chris WELSBY.
Chris Welsby (Canada/Royaume-Uni)
Trees in Winter, 2006
Installation vidéo
L'installation Trees in Winter de Chris Welsby repose sur un système d'interaction entre l'environnement naturel extérieur et la mécanique de la vidéo. L'œuvre révèle trois plans fixes sur un arbre caduque rétroéclairé, sur fond d'un ciel hivernal orageux. L'image projetée réagit aux conditions climatiques extérieures, déterminées par un capteur de vent situé à l'extérieur de l'espace de projection.
« Dans mes films et mes vidéos, la mécanique du film ou de la vidéo interagit avec le paysage de telle manière qu'il est donné aux forces élémentaires - comme les changements de lumière, les allers et retours de la marée ou les changements de direction du vent - le temps et l'espace de participer aux processus de la représentation. Les images qui résultent de cela rendent possible la relation entre technologie et processus naturels basée sur des principes autres que ceux de l'exploitation et la domination. » Chris Welsby
20h30 et 00h15 : Cellule d'Intervention Metamkine (France)
Performance avec projecteurs 16mm, écran et miroir, 2014, 30'/40'
Christophe Auger & Xavier Quérel (projecteurs cinéma), Jérôme Noetinger (dispositif électroacoustique)
Les performances de la Cellule d'Intervention Metamkine allient projections 16mm et musique électroacoustique, dans la grande tradition du "cinéma élargi". Le musicien et les cinéastes sont sur scène, faisant face au public. Deux miroirs installés dans la salle reflètent les images sur un écran placé derrière eux. Sons et images sont travaillés en direct. La Cellule d'Intervention développe une idée de jeu entre image et son, le projecteur cinéma étant un instrument comme le magnétophone à bandes par exemple. Du cinéma pour les oreilles, de la musique pour les yeux. Depuis 1987, ils ont présenté leur travail dans plusieurs festivals, cinémas, galeries et espaces indépendants, en France, Europe, Canada, Etats-Unis, Japon et Australie. Ils ont également développé des collaborations avec d'autres groupes comme Nachtluft, Voice Crack, Kinobits, Loophole Cinema, Tom Cora, La Flibuste ou Le Cube (avec Gaëlle Rouard, Etienne Caire, Christophe Cardoen et Lionel Marchetti).
21h15 : Paolo Gioli (Italie)
Rouge de Land, 2014
Conférence/performance avec projection 16mm
Performance basée sur une expérience des années 50 d'Edwin Land, inventeur du Polaroïd. Le modèle de la vision en couleur imaginée par le scientifique américain tenait compte de l'analyse des radiations lumineuses par les cônes dans l'œil mais aussi du traitement des influx nerveux dans le cerveau. Gioli revisite ainsi le phénomène de la persistance rétinienne : une fois une teinte identifiée et associée à un objet visuel, même si l'éclairage change, les sujets continuent de lui attribuer la même couleur, bien que l'image qui se forme dans l'œil ait radicalement changé. L'image étudiée, projetée à partir de deux boucles 16mm noir et blanc, est une corbeille de fruits. La main de l'artiste entre dans le champ de la caméra, et en changeant de place un des éléments de cette nature morte, modifie notre perception du spectre coloré.
22h00 : Gaëlle Rouard (France)
Sans titre, 2014, 25'
Performance avec projecteur 16mm
La chaleur monte au ciel.
Les mouches voient leur fin.
Emportent les ponts ou tarissent les fontaines.
Les gélines sont sourdes.
Bouche noire, gosier sec
Trempe la terre jusqu'au fond,
Comme un bœuf dévore le blé.
La pluie du vallon,
La lampe au clou.
À la queue du loup le loup
Trois jours seulement dure
Bientôt couché et caché,
Que chacun veille sur lui.
22h45: Pietro Pirelli (Italie)
Idrofoni, 2011, 30'
Performance
Dans la pièce Idrofoni, les formes lumineuses émanent de la création musicale de Pietro Pirelli, fils de la célèbre artiste de la lumière Marinella Pirelli. Vibrations sonores et effets visuels constituent le matériau de cette performance musicale. L'hydrophone (lampe sensible) prend la forme d'un disque sur lequel vibre une fine couche d'eau. Grâce à un système de transparence, la lumière traverse le disque, se projette et investit l'espace. Le designer Carlo Forcolini, luthier de la lumière est le créateur de cette lampe sensible. L'eau contenue dans l'objet constitue la peau du tambour. Elle forme une grande membrane liquide qui réagit aux vibrations sonores en générant des images et des formes organiques.
23h30 : Julien Maire (France)
Open Core, 2009, 45'
Conférence/performance avec projection vidéo
Open Core est une conférence/performance où Julien Maire propose une séance de dissection d'appareils et de caméras. Au sein d'un laboratoire complexe, le conférencier, supervisé par de multiples caméras, élabore des machines à la fois métaphoriques et empiriques de « l'image mouvement ». Julien Maire enchaîne une série de catastrophes préméditées qui se compléteront finalement pour obtenir des images hybrides, une histoire parallèle des médias, un cheminement intellectuel dans le champ de l'optique et dans les entrailles des machines.
Open Core est une production de DOCK Berlin e.V avec le soutien du Hauptstadtkulturfonds
INTERIOR NY SUBWAY, 14TH STREET TO 42ND STREET
de G. W. BITZERAMERICAN MUTOSCOPE & BIOGRAPH CO. 1905 / 16mm / n&b / silencieux / 5' 37 |
|
LA GRANDE DAME
de Alexandre LAROSE 2011 / 16mm / couleur / silencieux / 3' 30 |
|
MUNCHEN-BERLIN WANDERUNG
WALKING FROM MUNICH TO BERLIN de Oskar FISCHINGER 1927 / 16mm / n&b / silencieux / 5' 00 |
|
FIL(M)
de Frédérique DEVAUX 2001 / 16mm / couleur / silencieux / 4' 00 |
|
BERLINER STILLEBEN
de László MOHOLY-NAGY 1931 / 16mm / n&b / silencieux / 9' 00 |
|
LA PÊCHE MIRACULEUSE
de Cécile FONTAINE 1995 / 16mm / couleur / silencieux / 10' 00 |
|
SUR LES BORDS DE LA CAMÉRA
de Henri STORCK 1932 / 16mm / n&b / silencieux / 10' 00 |
|
LOVESONG
de Stan BRAKHAGE 2001 / 16mm / couleur / silencieux / 11' 00 |
|
LOVESONG 2
de Stan BRAKHAGE 2001 / 16mm / couleur / silencieux / 3' 00 |
|
HAND HELD DAY
de Gary BEYDLER 1974 / 16mm / couleur / silencieux / 6' 00 |
|
GENESEE
de Chris KENNEDY 2011 / 16mm / couleur / silencieux / 3' 00 |
|
MY LIFE AS A BEE
de Robert SCHALLER 2002 / 16mm / couleur / silencieux / 6' 00 |
|
O.T.89
de Monika SCHWITTE 1989 / 16mm / couleur / silencieux / 9' 00 |
|
NADA
Le dernier film de Maurice LEMAÎTRE 1978 / 16mm / n&b / silencieux / 3' 00 |
|
PIECE MANDALA/END WAR
de Paul SHARITS 1966 / 16mm / coul-n&b / silencieux / 5' 00 |
|
3 IMPERFECT THREE IMAGE FILMS
de Jonas MEKAS 1995 / 16mm / couleur / silencieux / 6' 00 |
|
LA VACHE QUI RUMINE
de Georges REY 1969 / 16mm / n&b / silencieux / 3' 00 |
|
SOLARIS
de Olivier FOUCHARD 2005-2006 / 16mm / coul-n&b / silencieux / 4' 00 |
|
I BEGAN TO WISH.....
de Julie MURRAY 2003 / 16mm / couleur / silencieux / 5' 00 |
|
BIG BAND
de Marcelle THIRACHE 2001 / 16mm / couleur / silencieux / 3' 00 |
|
#3
de Joost REKVELD 1994 / 16mm / couleur / silencieux / 4' 00 |
|
ABDOU'S DREAD IN TEATRO ARGENTINA, ROMA
de Guillaume CAILLEAU 2013 / 16mm / n&b / silencieux / 3' 00 |
|
OVERSTIMULATED
de Jack SMITH 1959-1963 / 16mm / n&b / silencieux / 5' 00 |
|
STEP PRINT
de George GRIFFIN 1977 / 16mm / couleur / silencieux / 7' 00 |
|
MOOD MONDRIAN
de Marie MENKEN 1961 / 16mm / couleur / silencieux / 5' 30 |
|
SECAN CIEL (VERSION LONGUE)
de Jean-Michel BOUHOURS 1979 / 16mm / couleur / silencieux / 9' 00 |
|
MOBILCOLOR PERFORMANCE AT THE GUGGENHEIM
Preserved by Center for Visual Music de Charles DOCKUM 1952 / 16mm / couleur / silencieux / 6' 00 |
lieu |
Les Voûtes 19 rue des Frigos 75013 Paris France |
---|---|
lightcone@lightcone.org |