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© Otto Mörth
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Marc Adrian (1930-2008) fait partie des pionniers du cinéma expérimental autrichien. Dès la fin des années 1950, il réalise des films aux côtés de Kurt Kren, Peter Kubelka ou encore Ferry Radax. Son travail filmique s’inscrit cependant dans un programme artistique plus vaste, qui ne se limite nullement au support du film : peintre, sculpteur, dessinateur et poète, Adrian est considéré comme l’un des plus importants artistes abstraits autrichiens.
C’est à la suite de ses expériences de poésie concrète qu’Adrian va élaborer ses premiers films structurels. Le photogramme, comme le signe typographique concret, devient un motif autonome quel le cinéaste peut manipuler, compiler, multiplier ou permuter. Plans de couleurs, mots, lettres ou parties du corps forment un vocabulaire élémentaire et modulable à volonté.
Cherchant à s’affranchir des conventions de la composition autant que de la narration, il développe très tôt un intérêt pour des processus de travail basés sur le hasard ou le mode aléatoire. La composition de ses films repose souvent sur des formules mathématiques ou des outils informatiques, alors à peine investigués.
Toujours à la recherche de nouveaux langages, Adrian a également investi certains de ses films d’un contenu social ou historique, documentant des événements politiques comme la parade du 1er mai à Vienne en 1958, pour mettre en lumière les enjeux sociaux liés à son époque. - François Bovier, Balthazar Lovay