NELLA FANTASIA

de Lukas MARXT
2012 / Vidéo / couleur / sonore / 1E / 55' 00

Le film s’ouvre sur une lumière grise impénétrable : un brouillard qui ne s’éclaircit pas. Ou peut-être la surface de l’eau ? L’accompagnement au synthétiseur établit quelques points de référence à des films de fiction : ‘Rencontres du troisième type’ de Spielberg ou, quoique de manière subtile, ‘Apocalypse Now’ de Kubrick. L’impénétrabilité souligne la double dimension des images qui se développent dans l’interaction entre une vue panoramique et un resserrement presque claustrophobique. Le point de fuite est si éloigné que tout effet de perspective est absent. L’exemple le plus spectaculaire de ce phénomène se trouve dans un plan où des barres métalliques brillantes, grises et cuivrées, s’étirent dans l’eau parmi les vagues et l’écume. Il faut un regard mécanique – l’œil de la caméra de Vertov – pour former une image de ce type, permettre ce genre de perception. Il engendre un monde fragmentaire, qui se répète, où les choses sont dotées d’une étrange animation. Tout vibre, produit des sons, se met à vivre, engendre une présence que les témoins isolés peuvent rejoindre invisiblement. Rétrospectivement, après quelques plans dont la plupart sont réalisés avec une caméra statique, le lieu des « événements » est dévoilé : une plateforme pétrolière au large de la Norvège.

Mais que se passe-t-il vraiment ? Le grondement de l’océan, la tempête et l’alternance du jour et de la nuit ; lumière et obscurité, et le temps qui doit être organisé et dépensé de manière à rendre la solitude supportable. Le kitsh et le pathos de la musique vient s’intégrer à l’ensemble, ainsi qu’une chanson chantée avec passion vers la fin du film : « Nella fantasia io vedo un mondo chiaro, lì anche la notte è meno oscura ». Cela révèle l’absurdité de l’entreprise, non seulement sur le plan métaphorique, mais aussi au regard des forces de la nature qui entrent en jeu. De manière tout aussi importante, le mélange des tropes et des genres narratifs devient manifeste, et n’empêche pas le cinéma de rester une grande machine de rêve et de désir. (Claudia Slanar)

2 COPIES EN DISTRIBUTION


format de distribution Fichier sur clé USB (PAL)
cadre de projection 16/9 (simple écran)
vitesse de projection 25 ips
son son
prix de location 210,00 €

format de distribution DCP sur clé USB
cadre de projection 16/9 (simple écran)
son son
prix de location 210,00 €