de Yann BEAUVAIS
1997 / U-Matic / couleur / sonore / 1E / 12' 24 |
Ce film fait se côtoyer plusieurs discours vis-à-vis du VIH / sida. D'un côté des textes écrits en anglais et en français (qui traduit quoi) apparaissent à l'écran à des vitesses variables et selon plusieurs modalités rythmiques, de l'autre côté sur la bande-son : des voix d'hommes.
Les discours et les expériences du sida se croisent et font surgir par la fragmentation des modes d'énoncés qui articulent le politique au subjectif selon des modalités visuelles particulières.
Le sida n'a pas disparu avec la trithérapie. On le banalise pour mieux l'occulter. Ce film inscrit aux travers de confrontations, des ruptures dans notre appréhension du VIH et du sida.
« Ainsi, les rythmes des clignotements, des couleurs, du défilement du texte ou de l'apparition des mots, des sons ou des paroles se renforcent ou se parasitent mutuellement, mais il n'est pas non plus de cadence effrénée : la violence est contenue et malgré tout une certaine sérénité se dégage. Si une confusion personnelle et globale est exprimée, les traitements divers du texte, de l'image et du son n'en constituent pas pour autant un vaste imbroglio audiovisuel. La combinaison audacieuse qui juxtaposait travail formaliste et fragments autobiographiques (sur la bande-son) était le fait d'un précédent film, NEW YORK LONG DISTANCE. La force de STILL LIFE, qui pourrait être considéré au premier abord comme le fruit d'une rencontre entre SID A IDS et NEW YORK LONG DISTANCE, ne se donne pas tant dans l'effet de "contraste" entre des éléments divers que dans une composition d'ensemble (construction-déconstruction) rondement menée. La construction tire sa force de la coexistence d'un paradoxe apparent (sémiotique) et de la pertinence de la tenue rythmique. Il s'agit en fait de la difficulté du discours (configuration schizophrénique ?). L’œuvre n'est pas seulement le fait d'un jet de révolte et d'émotion, mais bien d'une idée construite, une "idée-en-cinéma" qui ne se donne que dans cette composition alliant différents niveaux de discours. Cette organisation accumule différents rythmes qui se rejoignent ou s'associent dans une énergie globale, impropre à l'unicité d'un discours, mais juste expression d'une confusion (spécifiquement contemporaine ?)... Déjà la confusion était née du fait que le combat à mener est à la fois médical, idéologique, politique, social et éthique, les propositions simplificatrices des pouvoirs (inquiets de leur apparence de "bienséance") ayant stigmatisé les minorités et les plus faibles. »
- Denis Chevalier
« STILL LIFE n'a que la seule image du drapeau et la folle énergie du clignotement de lumière sur des textes, où notre regard éclate.
STILL LIFE est un geste de résistance. Dans cet acte de résistance jaillit le film expérimental. L'acte de militant devient acte de l'art. »
- Yung-hao Liu
format de distribution | Fichier sur serveur (PAL) |
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cadre de projection | 4/3 (simple écran) |
vitesse de projection | 25 ips |
son | son |
prix de location | 52,00 € |