IDEAL DEFICIENCY

de Dagmar SCHÜRRER
2016-2017 / HD / couleur / sonore / 1E / 6' 46

« Le film est une machine. Tout vibre et se déplace à une cadence inépuisable. On décèle, au début, une forme de composition abstraite : un cercle lumineux que tranche une ligne noire, des éclats de peinture, un faisceau traversant le cadre en diagonale, vers le haut – agréable réminiscence du modernisme, de Moholy-Nagy, des constructivistes. Sous le cercle, une matière non identifiée – sûrement de la cendre –, et en arrière-plan, des rectangles bleus qui croissent et décroissent. L’ensemble évoque un écran d’ordinateur, mais aussi une sédimentation d’éléments déposés sur l’écran, sans profondeur. On lit : « Control the rupture » (« Contrôler la rupture »). Un son strident : « Split and scratch » (« Diviser, gratter ») – les mots et leur son pénètrent ces surfaces lisses, sur lesquelles se succèdent, toujours provisoires, une série de formes individuées, détails successifs de parties du corps plus ou moins identifiées. Des motifs globalement similaires dansent frénétiquement, à l’intérieur de cadres dont le format ne change pas : une assemblée d’images bien alignées. Le contrôle ? Pas pour nous, qui sommes pris dans les rouages de cette machine.
IDEAL DEFICIENCY parle de la subjectivation des corps à l’ère du contrôle mécanisé. De l’euphorie technique du modernisme à la quantification algorithmique d’aujourd’hui, la filiation est claire : tout n’est que beauté des formes, des motifs. Il n’y a pas d’extérieur. Permanente variabilité du même. Et cependant, il y a ceci : d’étranges surimpressions, des passages d’un format d’image à un autre qui ne se font pas de manière fluide, mais au contraire, par ruptures continues. L’obsolescence, "déficience idéale", déviation idéale – peut être programmée. Mais c’est aussi l’effet incontrôlé d’erreurs logicielles et de pannes matérielles. Ainsi, l’ « idéal », ce ne sont pas ces corps lisses comme du marbre, mais quelque chose qui vient brutalement les compléter, ouvrir une faille dans l’image, comme cette ligne noire qui, de nouveau, traverse le cercle. Ou bien ces cendres que laissent derrière elles la première image aussi bien que la dernière. » - Yvonne Volkart Schmidt (traduction : T.R.)

1 COPIE EN DISTRIBUTION


format de distribution Fichier sur serveur (FHD)
cadre de projection 16/9 (simple écran)
vitesse de projection 25 ips
son son
langue originale anglais
prix de location 42,00 €