de Lukas MARXT
2020 / 2K / couleur / sonore / 1E / 20' 04 |
« 45 miles de long, 20 miles de large et jusqu’à 76 pieds de profondeur, la mer de Salton était le plus grand lac intérieur de Californie. L'U.S. Navy l’a utilisé dès 1939 pour évaluer les performances de ses hydravions ; en 1942, elle a ouvert la Salton Sea Test Base sur la rive sud-ouest. Fin 1944, le 509e escadron composite du Wendover Army Air Field y a réalisé le premier d’une série de 150 essais atomiques.
Accéder aux profondeurs et aux vérités enfouies d’une étendue de terre par le biais du surréel, de l’aliénation numérique. Tel est l'objectif d'IMPERIAL IRRIGATION de Lukas Marxt, où le surréalisme numérique est ancré dans un projet documentaire expérimental, tandis que les différents niveaux de texte et de son s'immiscent dans les multiples couches de l’action, décentrant ainsi continuellement le récit. Le point de départ de cette étude complexe et vivante d’un territoire est la mer de Salton en Californie ; proche de là où nous conduisait déjà un autre film de Marxt, Imperial Valley (cultivated run-off). On s’approche visuellement de ce lac qui s’assèche petit à petit et de son passé en dents de scie, par le biais de différents types d’images – dans la plupart desquelles ont été insérés des moments d’aliénation délibérés. Comme l’intangibilité du décor ne peut être saisie par les moyens du vérisme, les images sont numériquement rognées, étirées par des pauses, colonisées par d’indéfinissables MacGuffins, et elles tremblent de manière erratique à cause de la réverbération de l’air produite par l’usage de longues focales.
Marxt n’est pas absent de cette inspection quasi-coloniale du paysage. Ses bottes de cowboy, son chapeau en peau de serpent, ses virées en voiture ou aux machines à sous, interviennent régulièrement comme des présences idiosyncrasiques dans le flux des images. L’artiste Julia Scher raconte sur un ton insistant l’histoire de la mer de Salton à partir d’un texte de William L. Fox qui en retrace quelques moments forts. Simultanément, des éléments sonores subtilement insérés, et notamment des extraits de musique de Jung An Tagen, viennent quant à eux surpasser le « sens fou » des événements sur un mode « alter-médial ». Il en ressort un portrait troublant d'un morceau de l'Anthropocène, dont le film résume bien le cours catastrophique actuel. » — Christian Höller
format de distribution | DCP sur serveur (SMPTE 2K) |
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cadre de projection | 1,85 - Panoramique (simple écran) |
vitesse de projection | 25 ips |
son | son |
langue originale | anglais |
prix de location | 83,00 € |
format de distribution | Fichier sur serveur (2K) |
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cadre de projection | 1,85 - Panoramique (simple écran) |
vitesse de projection | 25 ips |
son | son |
langue originale | anglais |
prix de location | 83,00 € |