PRINTEMPS À BEIJNG

de Alain-Alcide SUDRE
1988 / Super 8mm / couleur / silencieux / 1E / 32' 00




Un an avant le massacre de Tian An Men. Nous habitons chez des apparatchiks dont la maison jouxte les douves de la Cité Interdite, à quelques centaines de mètres de cette place, immense, où les chars allaient écraser la résistance, sous le regard débonnaire de Mao, garant du sens de l'Histoire. De façon prémonitoire, mon film se termine sur cette place où, à bicyclette, je viens et reviens, au petit matin. Le soleil est rouge. Les bicyclettes passent.
Film-journal. On m'avait prêté une caméra minuscule, autofocus, me permettant de filmer sans cadrer, l'objectif calé sur la hanche droite. Tout est saisi en grappes d'images, montées directement dans la caméra. Temporalité du journal d'un flâneur qui parcourt Pékin à pied et à bicyclette - cycliste parmi les cyclistes qui circulent en flux lents et serrés.
Je lisais Victor Segalen, réfléchissant avec lui sur ce qui fait l'essence de l'exotisme si particulier de cette ville, de ces rues, de ces petits métiers du trottoir, du menuisier au coiffeur, de ce tissu de coutumes qui se donnent en spectacle, sur les places, dans les parcs, qui font sembler les rues de Paris comme désertes. Ça que je voulais saisir: l'exotisme oriental. Croisement d'une curiosité ethnographique et picturale, avec un intérêt pour le caractère sériel de l'image-film. Travail qui s'inscrit dans la sensibilité de ce que l'on pourrait appeler «l'École française»: couleurs, formes, mouvements - toutes concaténations d'images-synesthésies.

1 COPIE EN DISTRIBUTION


format de distribution 16mm
cadre de projection 1,37 - Standard (simple écran)
vitesse de projection 18 ips
son silencieux
prix de location 107,00 €