PHOTO-SEX

de Olivier FOUCHARD
1996-2021 / Super 8mm / couleur / sonore / 1E / 3' 00

Dans les années 90 après une brève entrevue avec Katia Rossini (alors programatrice au Nova, cinéma bruxellois en renaissance sous sa forme alternative) au Préview de Light Cone à Paris, j'avais envoyé ce petit film par la poste à Bruxelles à moins peut-être que je lui aie laissé sur place...
À l'époque j'était tombé sur un lot de bandes magnétiques de type Pyral ou BASF pour magnétophone Revox, Uher, Nagra, Akaï etc... En vente si ma mémoire est bonne chez les compagnons de l'Emmaüs de Grenoble.
Je j'enchaînais la composition d'une série de petit films super 8 sonores à l'aide d'un projecteur lecteur-enregistreur et de magnétophones et petits matériel divers produisant, restituant et mixant du son et/ou de l'image.
Le film envoyé ainsi à Bruxelles fut abandonné et oublié sur l'étagère d'un recoin humide d'un cinéma et fut redécouvert plus tard en 2021 par Laurent Tenzer programateur au Nova.
Le film allait enfin trouver une place dans la programmation du Nova mais le matériel argentique avait pris de l'âge et la bande image complètement transformée par la putréfaction de l'émulsion et l'image ouverte maintenant comme comme une chatte gluante, odorante et béante à la vue des spectateurs-regardants-et-écoutants.
La lente macération du cinéma perdu puis enfin retrouvé nous donne à voir un film collectif :
Katia, Laurent et aussi Mariya Nikiforova (en charge maintenant de la conservation et de la diffusion de ce fichier comme étape de la vie du film chez Light Cone) ainsi que les anonymes qui ont composé la bandes sonores mixées par Olivier Fouchard et plaqué sur une bande image que l'on a jamais vue et qu'on ne verra jamais car chaque copies originales et version commises par des procédés artisanaux et des aspirations volatiles par le cinéaste s'avéraient toujours différentes et renouvelé tout en portant parfois le même titre format et durée...
On le savait, le cinéma n'est pas le fait d'un seul cinéaste mais d'une synergie d'individus-collectifs et cela est valable aussi pour le cinéma expérimental.
Les cinéastes n'ont pas toujours besoin de se rencontrer pour agir ensemble sur la matière et cette réflexion dépasse le seul cadre du cinéma : fragile mémoire d'une civilisation à l'agonie à forces de pulsions orgasmiques et d'orgies consommatoires et nos libido sublimées en objet de désir par ce film.
Ce film s'est donc construit et détruit sur 25 ans de lent pourrissement comme un vin millésimé dont on garde toujours un flacon ou une bobine cachée dans une boîte ou une amphore bien à l'ombre des regards d'un retour à l'ordre moral : derniers soubresauts d'un monde à jamais perdu et saveur lettriste d'une modernité survivante.
Merci à tous ceux qui on participé au films qu'ils en soient acteurs ou regardeurs, transporteurs projectionnistes ou simplement indifférents car il entrent qu'ils-elles le veuillent ou non aux ouvrages collectifs qui font société comme pourrait l'entendre : « une belle gueule d'intellectuelle de gauche... » (rires) .

Olivier Fouchard,
à Saint-Maurice-des-Lions, le 21-12-2021.

1 COPIE EN DISTRIBUTION


format de distribution Fichier sur serveur (2K)
cadre de projection 16/9 (simple écran)
vitesse de projection 18 ips
son son
langue originale français
prix de location 25,00 €