de Michel NEDJAR
1980 / Super 8mm / couleur / sonore / 1E / 26' 28 |
J'ai fait ce film pour avoir un témoignage de tous ces immigrés juifs d'Europe de l'Est qui ont fondé le marché aux Puces (le Malik) pendant l'entre-deux-guerres, et rendre un hommage à ma grand-mère, celle que je n'ai pas filmée.
« Au travers du personnage de Monsieur Loulou, le dernier témoin d’une race disparue, Nedjar part à la recherche de sa grand-mère maternelle qu’il n’a pas filmée. Il fallait "conjurer la perte, la finitude", déclarera l’artiste. Michel dira que, pour la première fois, il se prenait pour un chaman avec sa caméra qui tente, par le contact et la concentration, d’entrer dans l’esprit de son "patient". Sa caméra saute, virevolte, passe d’un détail à un autre, s’approche de son sujet, cherchant à établir le contact physique pour que le vieil homme communique avec lui, et lui restitue un peu de cette disparition. Peu à peu, Monsieur Loulou s’habitue à la présence de cette caméra hystérique qui vole frénétiquement d’un détail à un autre. Sa langue se délie peu à peu : la fuite des pogroms de Pologne, puis l’arrestation à Tulle pendant l’Occupation, comment lui et son épouse échappèrent à la rafle ; il était peintre de métier. Il évoque ceux partis à Auschwitz et jamais revenus, sans plus d’affectation dramatique, alors que les clients du jour passent, regardent, demandent le prix d’une babiole, marchandent les prix, et s’en vont à côté, plus loin ; indifférents au prix de la vie. » – Jean-Michel Bouhours (« Michel Nedjar. Filiations », Chamarande, Département de l'Essonne/Lienart Éditions, 2021)
L’ensemble de films de Michel Nedjar est disponible au MNAM/CCI Centre Pompidou.
format de distribution | Fichier sur serveur (PAL) |
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cadre de projection | 4/3 (simple écran) |
vitesse de projection | 25 ips |
son | son |
langue originale | français |
prix de location | 87,00 € |