ANA

de José Antonio SISTIAGA
1970 / 16mm / n&b / silencieux / 1E / 7' 15

L’artiste attendait un jour une amie de nom d’Ana, qui le prévint à la dernière minute qu’elle ne pouvait venir, repartant en Allemagne pour un travail.

Se filmer dans ce moment de dépit, de désespoir dira l’artiste, était sa manière de se remettre immédiatement au travail. Certains auraient écrit une page dans leur journal intime; Sistiaga en fit un autoportrait filmé de l’artiste à l’humeur saturnienne : un évocation de la célèbre gravure Melencolia de Dürer dans laquelle la fenêtre évoquerait l’univers de la peinture.

L’artiste entre dans le champ de la caméra posée sur un pied, s’assoit quelque temps devant un décor de caisses et de cartons. Il ressort du champ de la caméra, puis il revient et ainsi trois de fois de suite. Il pose ensuite devant la fenêtre, portant un regard vague vers l’extérieur...
Son visage tendu porte les marques de son état d’âme bileux du moment. L’action se répète avec des variantes... son visage est crispé, presque halluciné. Mais nous regarde t-il vraiment ? La répétition des gestes : entrer/sortir, tourner le regard, ... signale la singularité de la situation, sans début ni fin, ni espoir de happy end.

On pense évidemment en regardant ANA aux SCREEN TESTS d’Andy Warhol, où l’artiste pop faisait poser pendant la durée d’une bobine de 16mm -environ 3 minutes- une personnalité passant à la Factory. Il y a une identité commune entre ANA et les SCREEN TESTS warholiens, dans une même tentative de cinéma « vérité », de recherche d’une « authenticité » intérieure transparaissant dans l’image.

— Jean Michel Bouhours, extrait du catalogue de l’exposition « Sistiaga De Rerum Natura », San Sébastian, 2022.

1 COPIE EN DISTRIBUTION


format de distribution Fichier sur serveur (FHD)
version version restaurée
cadre de projection 16/9 (simple écran)
vitesse de projection 25 ips
son silencieux
prix de location 41,00 €