de Dietmar BREHM
2002 / 16mm / n&b / silencieux / 1E / 11' 30 |
Deuxième version.
Un drame de regards, où la femme qui détourne les yeux exprime à la fois sa supériorité sexuelle et sa soumission : assise à côté de son mari qui n'arrive pas à faire démarrer la voiture, elle manifeste son mépris en détournant les yeux. En revanche, rien ne lui sert de repousser, de la même manière, les deux agresseurs qui, plus tard, tentent de pénétrer dans le véhicule. Au moment précis où elle détourne les yeux, un des hommes réussit à pénétrer dans la voiture. L'homme, calme, mâchonnant négligeamment une alumette (ce qui donne lieu à un développement ironique sur les façons d'accommoder la viande) ne croise le regard vide de la femme que grâce au montage.
(...)
LES YEUX DETOURNES est une oeuvre plus narrative que les autres films de Dietmar Brehm, mais quand bien même structurelle : le gros plan de l'homme dominant (le chasseur à l'affût) opère comme un commentaire récurrent sur la politique pseudo-naturelle des sexes, canon du cinéma pornographique. La femme y apparaît soumise à deux formes de désir, l'un relevant de l'impuissance, l'autre de la surpuissance. Brehm conclut sur une image de la nature, après avoir commencé sur une image de la chaîne alimentaire.
(Bert Rebhand)
format de distribution | 16mm |
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cadre de projection | 1,37 - Standard (simple écran) |
vitesse de projection | 24 ips |
son | silencieux |
prix de location | 36,00 € |