MISSISSIPPI

de Arash T. RIAHI
2005 / Betacam SP / couleur / sonore / 1E / 6' 00

Ce n'est pas tant la nature que l'observateur, en fonction du point de vue et des moyens de représentation qu'il a choisis, qui établit la distinction entre chaos et organisation structurée. Dans la tradition du film d'avant-garde, l'assujettissement du chaos à l'abstraction, en tant qu'évolution vers une forme structurée, a généré autant de modèles que la dissolution dans le chaos de formes ou de structures clairement intelligibles. Mississippi se réfère à certains égards à cette tradition, pour s'en détacher par ailleurs à travers le prisme de l'ironie.
Ce qui, au début de Mississippi, fait penser à un dialogue savamment orchestré entre chaos naturel et structure abstraite se révèle à un moment donné être un concert formel absolument autonome. Au premier abord, on pourrait croire que l'envoûtante composition picturale d'Arash T. Riahi trouvera sa résolution dans un dénouement simpliste qui mettrait en scène le contrepoint résultant du rythme cinétique propre à des gouttes d'eau giclant de façon désordonnée d'une part, et à des plans colorés à la structure géométrique (où domine un rouge intense) de l'autre. Peu à peu, à travers de subtiles altérations touchant à la perspective et à la netteté de l'image, le point de vue initial émanant de l'observateur tend néanmoins à se disloquer, jusqu'au moment où la ligne de démarcation entre chaos et structure, abstraction et réalisme finit par s'estomper, laissant les différentes strates de l'image, qui semblaient jusque-là factices, se fondre en une forme homogène bien concrète, tandis qu'un murmure sourd envahit progressivement la bande-son.
(Robert Buchschwenter)

1 COPIE EN DISTRIBUTION


format de distribution Fichier sur serveur (PAL)
cadre de projection 4/3 (simple écran)
vitesse de projection 25 ips
son son
prix de location 21,00 €