ABENDMAHL

de Johannes HAMMEL
2005 / couleur / sonore / 1E / 9' 30

Une surface blanche occupe la majeure partie de l'écran qui est délimité latéralement par de fines rayures noires. Lentement, l'image d'une corbeille de fruits glisse du bas vers le haut sur la surface. À ce motif de nature morte classique succède un home-movie des années soixante : un homme et une femme en train de boire et manger - rien de plus normal que cette activité à qui cependant toute naturalité fait défaut : les mouvements sont montrés au ralenti, la bande son qui accompagne lugubrement les scènes semble annoncer l'imminence d'un danger.
Peu à peu, le support filmique se dégrade, présente des rayures qui parcourent les images comme des veines, se décolore et finit par se désagréger.
Au fur et à mesure du film, son degré de destruction augmente. Bientôt, les goûters et les excursions que la famille inconnue a immortalisés pour elle-même et pour ses descendants dans ses home movies, ne sont plus identifiables comme tels. À l'instar du souvenir de ces moments, pâlit aussi le matériau auquel ils furent confiés. Avec l'évidente reconnaissabilité des images disparaît également leur trivialité. Le traitement chimique que subissent les home movies leur confère la qualité de tableaux peints, l'immédiateté de leur thèmes quotidiens fait place à la menace de l'éphémère. Le film se met à patiner, les images ressemblent à des fresques ou à des toiles abstraites. Vers la fin, les scénarios identifiables deviennent de plus en plus austères, l'église et l'hôpital faisant penser à une Cène. Par intermittence, le support filmique détérioré laisse apparaître des visages : on dirait que ceux-ci veulent s'opposer à l'anéantissement, lequel est devenu implacable. (Aki Beckmann)

1 COPIE EN DISTRIBUTION


format de distribution Fichier sur serveur (PAL)
cadre de projection 4/3 (simple écran)
vitesse de projection 25 ips
son son
prix de location 30,00 €