de Michaela SCHWENTNER
2006 / Betacam SP / couleur / sonore / 1E / 3' 45 |
C'est une petite histoire des passions qui est racontée dans LA PETITE ILLUSION : soupirs haletants rehaussés d'une ligne de basse jazz, un baiser, une femme qui, la nuit, tombe dans l'eau. Si le titre de ce travail est une référence ironique au film de Jean Renoir "La Grande Illusion" (1937), les associer est une impasse, ni les images ni le son ne contiennent la moindre citation de la fable pacifiste de Renoir, et le thème n'est pas non plus le même. L'aura des premiers films parlant qui est célébrée dans LA PETITE ILLUSION est l'unique vague lien à la “Grande Illusion”, le son et l'allure, les stéréotypes esthétiques du cinéma français de l'entre-deux-guerres. La manipulation chromatiquement ascétique que Michaela Schwentner applique aux images et sons trouvés est une étude des images sentimentales de l'histoire du cinéma qui est soigneusement gardée vague.
L'histoire qui est racontée dans LA PETITE ILLUSION est en elle-même une sorte de petite illusion. Elle possède une intrigue suggérée, une sorte de mini mélodrame avec des interférences enchâssées. Tandis que les lignes du récit demeurent irrésolues, sans liens, comme dans les rêves, les images même deviennent instables. Elles semblent fondre, couler les unes dans les autres, immédiatement après s'être rassemblées elles se brisent, accélèrent, ralentissent, marquées de l'omniprésente influence de l'artiste. “Cubisme animé” est le terme que l'artiste emploie pour désigner sa méthode. Les images plates du film sont placées dans un espace numérique virtuel, une autre sorte d'illusion, et le matériau ressort dans un état d'abstraction partiel. Dans l'espace de référence, empli de romantiques ruines d'images, de fragments de déclamations sentimentales et conversations de salon en français avec de la musique pré-enregistrée et le chant lumineux de divas anonymes, les émotions sont transformées en signal, et les fragments de triviales tragédies cinématographiques redeviennent de neutres symboles filmiques. (Stefan Grissemann)
format de distribution | Fichier sur serveur (PAL) |
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cadre de projection | 4/3 (simple écran) |
vitesse de projection | 25 ips |
son | son |
prix de location | 22,00 € |