TISCHK
Le Rayon

de Olivier FOUCHARD & Mahine ROUHI
2004 / 16mm / coul-n&b / sonore / 1E / 39' 00




« Je suis en train de regarder le film de Mahine et de Fouchard. Magnifique ! Archaïque, mystique, essentiel. A programmer un jour avec le UCCELLACI UCCELLINI de Pier Paolo Pasolini.


Il y a quelques années Mahine Rouhi encore en deuil d'un drame familial, d'une soeur perdue, et moi nous sommes posé la question de l'art et du sacré et nous sommes plongés dans la mystique formelle et syncrétique mêlant l'art religieux à nos origines respectives, nos croyances et celles de nos ascendants et ancêtres : zoroastriennes, musulmanes et marxistes voire athées (Mahine) et chrétiennes, agnostiques et animistes à la limite de l'athéisme et du mysticisme (Olivier)... Et nous avons réalisé une sorte de film de deuil pour Mahine comme un appel en pensées aux êtres disparus.

Il se trouve que moi même ayant perdu aussi un être cher pendant mon adolescence mais mon deuil étant achevé, j'ai pu me concentrer sur les aspects techniques et esthétiques tout en écoutant Mahine qui m'indiquait et parfois me dictait les choix de montage et le tri des images... La somme de nos individualité liées dans une sorte d'extase mystique et esthétique nous a conduit à créer ce film difficile et exigeant au point qu'à la fin du film se trouve un long silence avec écran noir... Si bien que l'on pourrait manquer les dernier plans du film du film et passer à côté de la clé qui le referme...

Ce film contient un douloureux secret qu'il est difficile au spectateur de deviner.

La clef qui ouvre le film est une « sainte Bernadette » (Mahine) qui prie devant « vierge Marie » (sa soeur perdue, suicidée par immolation à la suite d'une sombre histoire familiale autour d'un doute sur sa virginité...).
Ce film renferme bel et bien ce secret qui pourrait passer pour un blasphème aux yeux d'un chrétien mais qui n'en est rien, c'est juste un poème et une méditation sur l'usage que l'on fait des images et l'interprétation que l'on désire en faire pour exprimer l'indicible douleur. Il n'y a ici pas de revanche sur le fait religieux et les drames qu'en font les hommes parfois... Mais plutôt ici une réutilisation de l'imagerie religieuse à une extase mystique personnelle secrète de Mahine qu'ici je dévoile comme on dévoile une femme bafouée par la vindicte populaire théocratique.
La soeur perdue n'a déshonorée personne et son suicide est comme un ultime cri de révolte et ce film de comme le cri de douleur de Mahine qui à perdue sa soeur. Ce film est une trace de ce deuil et c'est toute sa beauté. L'extase mystique n'est pas celui dictée par les religions mais seulement ce que l'on en fait, quelle histoire à soi on veut bien coller sur ce qui est commun.
Le commun c'est l'appropriation pour soi et qui appartient à tous.

1 COPIE EN DISTRIBUTION


format de distribution Fichier sur serveur (PAL)
cadre de projection 4/3 (simple écran)
vitesse de projection 25 ips
son son
prix de location 111,00 €