LITTLE GIRL

de Bruce BAILLIE
1966 / 16mm / coul-n&b / silencieux / 1E / 9' 00

Restauré en 2013 par l'Academy Film Archive, « ce film de Bruce Baillie, achevé en 1966 mais distribué en 2014 seulement, est contemporain de Castro Street, mais entretient bien plus de liens formels avec ALL MY LIFE ou STILL LIFE, eux-aussi réalisés cette même année/eux aussi de 1966. En trois parties, avec trois différentes stratégies formelles, Baillie donne à voir des moments concentrés de beauté naturelle tels qu'il s'y est vu confronté au Nord de la Baie de San Francisco. La première partie présente une étude de fleurs de prunier, rendue par de multiples superpositions somptueuses qui permettent l'explosion des fleurs blanches dans une tempête visuellement complexe, le tout encadré par un plan de montagnes violettes. Dans la seconde partie, Baillie nous accorde une brève apparition de la petite fille du titre du film, faisant signe aux voitures, avec son chien, sur le côté de la route, perdue dans son monde et ses pensées. Le cadrage de Bruce reste simple, nul besoin d'ajouter ou d'ôter à un exemple à la fois simple et beau de l'art du portrait. La troisième partie, des insectes d'eau sur la surface d'un étang, nous rappelle à quel point le travail de caméra de Baillie peut être remarquable et sensible, alors qu'il observe leurs danses gracieuses, et les subtiles effets de lumière et d'eau qu'ils produisent par leurs mouvements. » (Mark Toscano)

« Film en trois plans, ce genre magnifique qui permet de penser jusqu'au bout les puissances du montage. Ici une petite fille un peu disgracieuse salue interminablement les voitures qui passent. Soit un plan noir et blanc, quelques instants prélevés dans la matière même du monde, quelques instants à la fois doux, insignifiants et tristes. Soit un deuxième plan, noir et blanc toujours, qui simplement en répète le motif et de ce fait atteste la profonde folie du premier. Tout est dit. Que peut la couleur ? Elle est une apparition mythologique, elle revient comme une hantise, la hantise de tout ce qui a disparu, sous forme d'une figure rouge ancestrale veillant sur le monde: un grand fantôme qui perdurera toujours. » (Nicole Brenez)



Ce film n'est pas en distribution