de Michaela GRILL
2014 / Vidéo / n&b / sonore / 1E / 2' 30 |
Des éclairs blancs dans l’obscurité de la nuit. Comme dessinés dans l’air, placés par petites touches. Spectres vacillants, visions fantomatiques. Un authentique voyage de la peur, un film d'angoisse.
Dans Carte Noire, sinistre road-movie miniature de Michaela Grill, celle-ci prolonge son trajet cinématique allant de l’abstraction d’un objet à son aliénation. La voici parvenue à un motif topique, surchargé, du cinéma et de la culture populaires : la voiture solitaire traversant une route vide à travers la campagne, qui fait naître plus ou moins automatiquement des associations trans-genres. Même avant la surprise finale, on peut voir évoquée ici, entre autres choses, une ‘lost highway’ librement inspirée de David Lynch.
Le film repose sur un plan subjectif et direct de l'asphalte de la route, où la bande centrale apparaît. Disparaissant tantôt derrière un monticule, elle refait surface peu après et pour conduire à la colline suivante. On dirait que quelqu’un dispose un aride paysage de steppe sur les côtés, élève doucement une montagne à l’horizon. Le développement numérique transpose le tout en un négatif noir et blanc tremblant, comme des pastels à l’huile sur un tableau noir. Ce sont à peine 2 minutes 30 d’un voyage nocturne en terrain vague, enveloppé dans le son étrange et fébrile d’Andreas Berger. L’asphalte tremble et l’horizon s’allume. Le moteur râle et la vue se trouble. Un voyage imaginaire. Film noir. Carte noire. Dans la libre inspiration de David Byrne, nous sommes sur la route de nulle part. Le petit hibou attend. (Isabella Reicher)
format de distribution | Fichier sur serveur |
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cadre de projection | 16/9 (simple écran) |
vitesse de projection | 25 ips |
son | son |
prix de location | 22,00 € |