Cycle de cinéma autour de l'exposition Les infamies photographiques de Sigmar Polke (13 septembre - 22 décembre 2019) au BAL
Qu’elle soit picturale ou photographique, l’œuvre de Sigmar Polke se nourrit de toutes sortes d’images, puisées dans les journaux, les magazines, la publicité, revisitant les genres de la représentation (portraits, paysages, natures mortes, etc.), faisant fi de la distinction entre abstraction et figuration. Avec un humour iconoclaste l’artiste allemand met à mal les hiérarchies, les procédés picturaux et photographiques pour laisser advenir les défaillances de l’image et permettre ce que Bernard Marcadé, co-commissaire de l’exposition, appelle « cette mutation des formes et du regard ».
Sigmar Polke photographie tout, sans aucune hiérarchisation et lien apparent entre les images. Les photos de famille, de souvenirs, de voyages, les notes documentaires pour ses peintures à venir, deviennent prétextes pour expérimenter les différentes étapes constitutives de la photographie, de la prise de vue (temps de pose, superposition des images), au laboratoire (du développement au tirage avec l’utilisation de produits chimiques pour dégrader l’image, des temps de développement inappropriés, l’inversion positif/négatif, etc.). Ce jeu sur les potentiels du médium propice au déploiement et à l'exploration de formes et de techniques variées constitue l’axe de cette séance.
En écho au motif de la fenêtre de Sigmar Polke (une série présentée lors de la Biennale de Venise en 1986), le film Kaskara de Dore O. réalisé en Allemagne, à la même époque, se joue aussi d’une mise en abyme du cadre. D'autres images se côtoient dans l'œuvre photographique de Polke : des clichés de champignons, de signalétique urbaine ou encore une galerie de portraits déclinant la même image à partir de procédés de développement argentique distincts ; des figures visuelles et des répétitions que l’on trouve alternativement dans les expérimentations filmiques de Charlotte Pryce, de Christian Hossner et de David Rimmer.
Polke explore aussi la matière photographique dans sa profondeur en s'évertuant à sonder la trame de l'image. Cette volonté de donner à voir l'unité visuelle la plus infime d'une image et sa matérialité inspire, sous diverses formes, les cinéastes expérimentaux comme Paolo Gioli qui travaille sur la matière du support filmique, Sandy Ding qui construit son film sur l'idée de l'inversion du positif et du négatif, Sami Van Ingen qui utilise la photocopie couleur comme expérience plastique, ou encore la Cellule d’Intervention Metamkine qui dégrade la pellicule à l'aide de produits chimiques.
DEEP SIX
de Sami VAN INGEN 2007 / 35mm / couleur / sonore / 7' 00 |
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THE RADIO WAVE OF BLOOD BENEATH THE DIRT ICE AND FLOWERS
de Sandy DING 2006 / 35mm / n&b / silencieux / 8' 00 |
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QUANDO I CORPI SI TOCCANO
When Bodies Touch de Paolo GIOLI 2012 / DCP / n&b / silencieux / 3' 43 |
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DISCOVERIES ON THE FOREST FLOOR
de Charlotte PRYCE 2006 / 16mm / couleur / silencieux / 4' 00 |
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VARIATIONS ON A CELLOPHANE WRAPPER
de David RIMMER 1970 / 16mm / couleur / sonore / 8' 00 |
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NIPKOW TV
de Christian HOSSNER 1998 / 16mm / couleur / sonore / 6' 45 |
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ACIDFILMDA
de METAMKINE 1992 / 16mm / couleur / sonore / 5' 25 |
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KASKARA
de Dore O. 1974 / DCP / couleur / sonore / 20' 00 |
lieu |
Cinéma des Cinéastes 7 avenue de Clichy 75017 Paris France |
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métro | Place de Clichy (lignes 2, 13) |
tel | +33 (0)1 53 42 40 20 |
lightcone@lightcone.org | |
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Exposition Les infamies photographiques de Sigmar Polke
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tarifs |
plein tarif : 9.50 € tarif réduit : 7.50 € séance + exposition au BAL : 11.50 € |