Carte blanche à Francisco Algarín Navarro, directeur de Lumière et programmateur à Xcèntric - CCCB (Barcelone)
Joseph Plateau, inventeur du phénakistoscope, premier appareil capable de donner l'illusion de l’image en mouvement à partir d'une séquence d'images fixes, définit la persistance de la vision en 1829. Dans ses études sur la physiologie optique, il décrit les effets sur la rétine des couleurs et des stimuli lumineux, en déterminant pour eux une durée d'un dixième de seconde. Mais cette mesure n'est pas constante : elle augmente au fur et à mesure que l'œil s'adapte à l'obscurité, d'où la sensation de mouvement caractéristique d'une projection cinématographique. Plateau pensait que l'œil voit au rythme de dix images par seconde et que, lorsqu'elles sont superposées, le cerveau les relie en une image unique, continue et en mouvement.
Cette séance, un voyage progressif vers la lumière, prend comme point de départ les études de Plateau qui, en 1828, à la recherche de la lenteur de la perception, a passé plusieurs jours à regarder directement le soleil par périodes de 25 secondes jusqu'à ce qu'il perde progressivement la vue. Cependant, au cours de ses 40 années de cécité, Plateau a conservé une certaine capacité visuelle subjective. Ce programme, inspiré par cette même forme de vision, peut être suivi en sachant tout ou rien des films qui le composent. Ce sont leurs qualités sensuelles qui nous guideront : l'alternance de tons chauds, magenta, bleus ou blancs, la douceur des spectres de couleurs, leur dépendance aux lumières tropicales ou arctiques ; l'agrandissement progressif des échelles, passant des cadres de portes et de fenêtres à l'immensité d'un paysage à la fois enveloppant et libérateur ; les fondus faits à la prise de vue ou les expositions, parfois très longues ou très courtes, ainsi que les variations rythmiques entre des plans reliés qui semblent parfois se dégeler, se mouler, se superposer, s’enchaîner entre placidité climatique, pâleur lumineuse et douceur rythmique, comme dans le phénakistoscope de Plateau ; où les sons, les mots et les chansons qui, à la manière d'images rémanentes, se répercutent encore dans les films silencieux qui les succèdent.
La collection de Light Cone est un organisme vivant qui englobe une large intersection entre les films matérialistes ou structuralistes et ceux dont les préoccupations ne sont pas principalement formelles, mais personnelles, politiques ou même narratives. Ces chemins - ainsi que les possibilités de tels croisements - restent ouverts depuis 1982, lorsque Miles McKane et yann beauvais ont commencé les projections Scratch, une affirmation de la différence. C'est à eux que cette séance est dédiée, à la recherche de nouveaux-elles passant-es.
Francisco Algarín Navarro
STAR TRICK
de William MORITZ 1975 / 16mm / couleur / sonore / 7' 00 / double écran |
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MICHAEL BROD'S WHOEVER — IN TRANSIT
de William MORITZ 1974 / 16mm / couleur / silencieux / 6' 00 / double écran |
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AREQUIPA
de Barbara HAMMER 1981 / 16mm / couleur / silencieux / 12' 00 |
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COSTA DE LAVOS
de Marcelle THIRACHE 1991 / 16mm / couleur / silencieux / 4' 00 |
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BY THE LAKE
de Chick STRAND 1986 / 16mm / couleur / sonore / 10' 00 |
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CANADIAN PACIFIC
de David RIMMER 1974-1975 / 16mm / couleur / silencieux / 10' 00 / double écran |
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VISION OF THE FIRE TREE
de Stan BRAKHAGE 1990 / 16mm / couleur / silencieux / 5' 00 |
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PHOTOPHTALMIA
de Werner NEKES 1975 / 16mm / couleur / sonore / 28' 00 |
lieu |
Luminor Hôtel de Ville 20 rue du Temple 75004 Paris France |
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