Séance conçue et animée par Gisèle Rapp-Meichler, en présence des cinéastes Patrick Bokanowski, Rose Lowder et David Wharry
Absence d'acteurs, de caméra, d'image, de son, d'écran, voire de projecteur et de salle : dans leur travail sur la matière du film jusqu'à son processus de restitution, les cinéastes interrogent l'absence.
Dans ce programme, la recherche expérimentale croise le travail qui consiste à donner à entendre les films au public aveugle et malvoyant par l'audiodescription. Mais comment les auteurs des audiodescriptions raconteraient-ils des films expérimentaux souvent sans narration ? Pour donner à percevoir, il faut décrire sans interpréter. Le spectateur, lui, en tant que plaque sensible, doit récupérer les indices sonores pour construire une image mentale. Alors comment faire percevoir le montage rapide et alterné des Bouquets de Rose Lowder ou les images oniriques agencées en dehors de toute chronologie de Disque 957 de Germaine Dulac et de La femme qui se poudre de Patrick Bokanowski ? L’audiodescription ne créerait-elle pas une nouvelle version du projet cinématographique initial ?
Le programme s’ouvre avec Wishful Thinking de David Wharry, cinéaste qui s'attela à nous surprendre en déconstruisant codes et conventions du cinéma narratif et qui explore ici les fondamentaux du spectacle cinématographique et en particulier la notion de projection. Maurice Lemaître, avec les lettristes, réalisa des films « sans images ». À projeter sur le ciel la nuit, fabriqué avec de la pellicule transparente, doit être regardé avec une feuille de papier roulée comme un télescope.
Alors que ces cinéastes déconstruisent un processus pour le rendre sensible, l’audiodescription construit un système qui doit amener à la perception même du film projeté. « Le jour où l'audiodescription sera vraiment réussie, on pourra diffuser des films à la radio... » (J. L’Herbon de Lussats) ; un paradoxe cinématographique illustré par A Sense of Place de Tony Hill, qui accueille sur un écran noir le parcours d'une femme aveugle décrivant ce qu'elle perçoit. Réalisé pour un programme de formes sonores brèves et conçu pour être présenté dans un cinéma sans lumière, ce film a été diffusé dans une émission de radio américaine.
Le dispositif prévu spécialement pour cette séance, donnera à l’ensemble des spectateurs, voyants et non-voyants, la possibilité de prendre conscience de leur capacité de perception et de (re)construction d'un film. La projection sera suivie d'un débat avec les cinéastes.
Gisèle Rapp-Meichler
WISHFUL THINKING
General Picture - Episode 3 de David WHARRY 1978 / 16mm / n&b / sonore / 4' 15 |
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À PROJETER SUR LE CIEL, LA NUIT
de Maurice LEMAÎTRE 1979 / 16mm / coul-n&b / silencieux / 9' 00 |
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DISQUE 957
de Germaine DULAC 1928 / DCP avec audiodescription / n&b / silencieux / 6' 00 |
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BOUQUETS 1-10
de Rose LOWDER 1994-1995 / DCP avec audiodescription / couleur / silencieux / 11' 33 |
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LA FEMME QUI SE POUDRE
de Patrick BOKANOWSKI 1970-1972 / DCP avec audiodescription / n&b / sonore / 18' 00 |
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A SENSE OF PLACE
de Tony HILL 2003 / DCP / n&b / sonore / 5' 00 |
lieu |
Luminor Hôtel de Ville 20 rue du Temple 75004 Paris France |
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métro | Hôtel de Ville (lignes 1 & 11) / Châtelet (lignes 1, 4, 7, 11 & 14) / Les Halles (RER A, B & D) |
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