Séance en présence de Christoph Girardet, suivie d'un débat
Dans le cadre d'une programmation commune, Périphérie et Light Cone organisent un épilogue à la 28e édition des Rencontres du cinéma documentaire intitulée Du rire aux larmes et dédiée aux films de genre.
Cette séance de films de Christoph Girardet et Matthias Müller, conçue en étroite collaboration avec l’équipe de Light Cone, tient une place singulière au sein des Rencontres du cinéma documentaire de Périphérie. Cette année, l’édition, intitulée « Du rire aux larmes », propose des documentaires qui s’apparentent à des films de genre, ceux-là même qui constituent la source principale des films de montage des deux cinéastes allemands.
Les documentaristes de la programmation adoptent les codes empruntés aux films de procès, de gangsters, aux comédies, aux road movies, à la science-fiction… pour métaphoriser la dramaturgie du réel. L’usage de ces motifs, aisément reconnaissables, participe à mettre en relief le sens des actions et des relations entre les personnes filmées.
Christoph Girardet et Matthias Müller, de leur côté, poursuivent un but très similaire mais prennent le chemin inverse en composant leurs films à partir de found footage : des images trouvées, parfois incidemment, habituellement suite à des recherches approfondies, issues d'une variété de sources (archives, télévision, etc.) mais souvent de films hollywoodiens, de classiques de genre, dont les caractéristiques stéréotypées, qui reviennent de film en film, cachent bien plus qu’elles ne dévoilent ce qui sous-tend la mise en scène. Il faut leurs choix d’images et de sons, leur maîtrise et leur intelligence du montage, pour déconstruire les structures implicites, mettre au jour les mécanismes internes à l’œuvre dans les séquences, dans les matériaux d’origine.
Ainsi dans la séance sont convoqués la science-fiction (Meteor), le film d’action (Schwertkampf), le mélodrame (Home Stories et It Was Still Her Face). Contre-jour et Screen, quant à eux, déploient des études sensibles de la perception.
Les modes de mise en scène cinématographique des deux artistes se rejoignent également sur leur tonalité. Au-delà de leur dimension analytique et politique, de tous ces films naît une mélancolie, ici liée à la nature spectrale de l’image cinématographique, là à la proximité ou l’évocation de la mort et de l’absence. C’est au final la tragi-comédie qui est le genre, sous-jacent, le plus représenté, quand l’humour et la drôlerie voisinent avec la gravité. Matthias Müller en témoigne, comme une dimension inhérente au travail en commun des deux cinéastes : « Dans la mesure où nous nous attachons à déployer les stéréotypes de la représentation cinématographique, nos films ont souvent un ton humoristique, ironique, voire sarcastique. Il est plus facile de rire de phénomènes qui semblent loin de nous… Jusqu’à ce que nous comprenions, par un rapide coup d’œil dans le rétroviseur, qu’ils sont bien plus proches qu’il n’y paraît. »
Corinne Bopp
Association Périphérie
SCHWERTKAMPF
Sword Fight de Christoph GIRARDET 1991 / DCP / couleur / sonore / 3' 30 |
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HOME STORIES
de Matthias MÜLLER 1991 / DCP / couleur / sonore / 6' 00 |
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METEOR
de Christoph GIRARDET & Matthias MÜLLER 2011 / DCP / coul-n&b / sonore / 15' 00 |
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IT WAS STILL HER FACE
de Christoph GIRARDET 2017 / DCP / coul-n&b / sonore / 8' 00 |
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CONTRE-JOUR
de Christoph GIRARDET & Matthias MÜLLER 2009 / DCP / couleur / sonore / 10' 40 |
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SCREEN
de Christoph GIRARDET & Matthias MÜLLER 2018 / DCP / coul-n&b / sonore / 17' 30 |
lieu |
Cinéma Le Méliès 12, Place Jean Jaurès 93100 Montreuil France |
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métro | Mairie de Montreuil (ligne 9) |
lightcone@lightcone.org | |
liens en relation |
Rencontres du cinéma documentaire 2023
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tarifs | tarif unique : 4.00 € |