Le Lago Film Fest (Italie) invite Emmanuel Lefrant à montrer une sélection de films de la collection de Light Cone. Il présentera à cette occasion le programme « A Way of Seeing : Avant-garde et cinéma documentaire ».
Dès les années 20, les surréalistes, qui pour certains se tournent vers le cinéma (Duchamp, Léger, Man Ray, etc.), s'intéressent aux possibilités techniques qu'offre ce nouveau medium, mais aussi à sa faculté de défier le temps, voire de le dompter. Certains d'entre eux sont par ailleurs fascinés par la question scientifique, dont le travail de Jean Painlevé témoigne dès 1928, avec ses observations du monde marin (La Pieuvre, 1928 ou bien Les Oursins en 1929). Leurs recherches plastiques vont ainsi se conjuguer avec ces nouvelles visions du monde.
Car depuis L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat (1896), le cinéma s'engage dans deux voies qui semblent distinctes : l'une héritée de la pensée benjaminienne d'un cinéma qui serait l'héritier de la photographie et supplanterait de par sa force réaliste la peinture (communément appelé le « cinéma documentaire »), l'autre héritée de la littérature et en particulier du roman, qui donnera naissance au cinéma de fiction. Mais l’influence artistique du dadaïsme, du constructivisme, du surréalisme puis plus tard la naissance de la photographie moderniste américaine proposent une nouvelle voie, celle des avant-gardes, où l'observation du réel se mêle à des stratégies plus formelles, qui vont donner à voir un monde à la réalité augmentée, fantasmée, déformée, plus apte à rendre compte des univers oniriques ou fantasmagoriques chers à ces mouvements artistiques. Les avant-gardes vont ainsi investir ce champ du réel, mais en y ajoutant une dose de subjectivité, de poésie, de rêve, en s'employant à inventer un langage cinématographique truffé d'effets spéciaux et de trucages.
Ce programme investigue donc les rapports complexes qui existent entre un art qui vient de naître et les influences qui vont jalonner son déploiement, à partir d’œuvres pionnières (Dr Doyen, Eugène Deslaw, László Moholy-Nagy, Paul Schuitema), jusqu'à prendre un nouvel envol après la guerre avec l'avènement d'une certaine branche du cinéma d'avant-garde américain (Helen Levitt, D.A. Pennebaker, Robert Breer, Chick Strand).
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SÉPARATION DES SŒURS SIAMOISES
de Dr Eugène DOYEN 1902 / DCP / n&b / silencieux / 5' 00 |
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INFLATION
de Hans RICHTER 1928 / DCP / n&b / silencieux / 3' 00 |
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MONTPARNASSE
de Eugène DESLAW 1929 / DCP / n&b / sonore / 15' 00 |
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MARSEILLE VIEUX PORT
Impressionen vom alten Marseille Hafen de László MOHOLY-NAGY 1929 / DCP / n&b / silencieux / 9' 00 |
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DE MAASBRUGGEN
de Paul SCHUITEMA 1937 / DCP / n&b teinté / sonore / 14' 00 |
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IN THE STREET
de James AGEE & Helen LEVITT & Janice LOEB 1948 / DCP / n&b / sonore / 16' 00 |
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DAYBREAK EXPRESS
de D.A. PENNEBAKER 1953 / DCP / couleur / sonore / 5' 00 |
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HOMAGE TO JEAN TINGUELY'S HOMAGE TO NEW YORK
de Robert BREER 1960 / DCP / n&b / sonore / 9' 00 |
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GUACAMOLE
de Chick STRAND 1976 / DCP / couleur / sonore / 10' 15 |
lieu |
Lago Film Fest Revine Lago Italie |
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