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ANATOMIE DE L'IMAGE
NOTES DE TEO HERNÁNDEZ

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Qté

Cette sélection de fragments des carnets de Teo Hernández (Ciudad Hidalgo, 1939 - Paris, 1992) nous questionne autour de l'idée, très commune aujourd'hui, de l'intégration et de la complète subordination, des pratiques expérimentales et alternatives de la seconde moitié du XX siècle, à l’industrie de la culture. Bien que peu connu, Teo Hernández est l'un des réalisateurs mexicains les plus importants du cinéma expérimental au format Super 8, qui depuis son exil volontaire en France, s'est entièrement consacré à une pratique artistique multiforme au sein de la communauté homosexuelle et des milieux culturels alternatifs parisiens. L'écriture de d'Hernández nous montre comment un éthos expérimental entendu comme mode de vie ou co-création du sens, se définit, précisément, par des luttes existentielles, au jour le jour, contre toute systématisation et organisation hiérarchique des arts, mais également par le désir et les corps. À partir d'un ego théorique et lyrique qui transcende le champ culturel, Hernández fait preuve d'un engagement total à travers l'expérimentation. Ceci le conduit, d'une façon vertigineuse, du cinéma à la danse et aux arts de la scène, et le rapproche ainsi de l'auto-altération des sens, de l'extase, de la mort, du sexe et du chamanisme. Dans cette ligne de pensée, Anatomie de l’image, le concept adopté par l'auteur dont le titre de cette anthologie est inspiré, fait référence au déplacement de l’œil, non seulement en tant qu'instrument privilégié du cinéma et de la manière de voir en Occident, mais aussi en tant que paradigme des relations avec l'altérité. Dans l'oeuvre de Teo Hernández, le corps de l'artiste devient le corps même de l'art, et si les limites de la sensibilité humaine sont celles des représentations artistiques, alors la subversion d'un corps « normal », trop humain, est inéluctable.

Anatomie de l’image est publié à l'occasion de l’exposition Teo Hernández : Éclater les apparences à la Villa Vassilieff (8 février - 27 avril 2019); il est édité par Andrea Ancira García et Neil Mauricio Andrade, et comprend une introduction de yann beauvais.

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