de José Antonio SISTIAGA |
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Catalogue de l'exposition De Rerum Natura de José Antonio Sistiaga, commisariée par Jean-Michel Bouhours à Kubo Kutxa (San Sebastián) du 28 janvier au 22 mai 2022.
L’exposition De Rerum Natura, consacrée à l’artiste José Antonio Sistiaga, né à Saint Sébastien en 1932, propose une lecture inédite d’une œuvre qui s’étend sur huit décennies : la référence quasi permanente à la nature, au travers de plus d’une centaine de pièces, entre peintures, œuvres graphiques et films a servi de fil conducteur.
L’artiste s’inscrit comme une figure majeure de l’abstraction informelle : ce courant international issu en partie du surréalisme et surgi aux États-Unis dès les années 40 avec l’Expressionnisme abstrait, s’est propagé rapidement en Europe sous divers vocables : abstraction lyrique, abstraction gestuelle… L’exposition « Arte Otro » à la Sala Gaspar à Barcelone en 1957 introduisait cette nouvelle esthétique en Espagne ; pour autant c’est à Paris dès 1955 que José Antonio Sistiaga, jeune artiste autodidacte, en prenait connaissance.
Une opinion couramment rencontrée à propos d’une peinture dont les corollaires sont l’absence de la figure, l’attention portée à la matière picturale, la part du hasard, le recours à la gestualité – l’artiste travaillant avec son propre corps - consiste à mettre en doute toute maitrise de la part de l’artiste : « je peux en faire autant ». Les retours à la figuration (sur le thème du corps) viennent reconfirmer s’il était nécessaire, une maitrise exceptionnelle du dessin. Mais c’est d’un dépassement de cette maitrise, par un long travail sur soi, comparable à celle des voies de la sagesse dans les philosophies orientales, dont procède la peinture de José Antonio Sistiaga.
Les œuvres présentées ici permettent de mieux comprendre un cheminement qui prend sa source dans le « paysagisme » (peinture de paysage) et un style inspiré de l’Impressionnisme et qui, peu à peu, cherche une voie picturale inédite : une « peinture pure » remettant en question le principe de la reproduction de la réalité par l’image, et qui fait de l’acte de peindre, une manifestation supérieure, quelque chose comme la recherche de la pulsation du cosmos. Sans s’écarter de la source d’inspiration que représente la nature, l’artiste va au contraire s’inspirer de ses mécanismes et en explorer l’infinitude : « La nature serait-elle épuisée dans l’image ? » demandait Friedrich Nietzsche dans son ouvrage Le Gai savoir, ajoutant : « Infinie est la moindre parcelle du monde ! »
Le passage au cinéma peint directement sur la pellicule, à partir de 1968, ouvre la voie à une cosmogonie personnelle, intuitive et parfaitement imaginaire qui évoque les confins de notre Univers : de l’infiniment petit (le monde des particules composant la matière) à l’infiniment grand (les étoiles, les galaxies…) Au-delà de l’iconographie inédite que les films de José Antonio Sistiaga nous proposent, la « machine » cinématographique s’avère un allié inespéré pour un artiste qui a toujours cherché à représenter au moyen de la peinture, ce que le philosophe Henri Bergson définissait comme « le mouvant ».
auteur | José Antonio SISTIAGA |
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éditeurs |
Jean-Michel BOUHOURS KUTXA FUNDAZIOA |
contributeur | Esther FERRER |
ville et année d'édition | San Sebastián (Donostia), 2022 |
présentation | Broché |
pages | 293 |
langues | anglais & basque & espagnol & français |
ISBN | 978-84-7173-611-6 |