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Retrouvez ce film sur le DVD :

FILMS ALCHIMIQUES ET CARNETS D'ATELIERS
de Olivier FOUCHARD & Mahine ROUHI

TAHOUSSE

de Olivier FOUCHARD & Mahine ROUHI
2001-2006 / 16mm / couleur / sonore / 1E / 31' 00

«La liberté de nos regards est dans nos mains»
M.J. Mondzain


TAHOUSSE

Le film TAHOUSSE d'Olivier Fouchard et Mahine Rouhi est une oeuvre magnifique et nécessaire.
C'est une histoire de paysage , et l'inverse aussi pourtant.
C'est dans les Alpes , au Kurdistan ou en Tchétchénie , aussi , peut-être en filigrane ..
tout commence par un arbre bleu -NOIR-
puis , des nuages raclent la terre d'une
vallée perdue - des nuages en tourbillon,
à la vitesse de la terreur -NOIR-
un nuage cobalt et sale vient ronger le ciel
-NOIR-
des images chaotiques d'une terre en cataclysme
des images revenues des volcans d'outre-guerre.
Grain fourmillant de la plaine grise , grège.
Une silhouette minuscule marche sur la terre.
Une voix comme d'enfant invoque... « cette
terre qui ne cesse jamais de guerre...»
-silence-
..Des guitares de jimi hendrix mort ...
-NOIR-
.. des diamants de cailloux tombés .. (STALKER ?)
-NOIR-
Rouge-rumeur . Un arbre rouge surgi de volcan
d'avant
une femme passe -
-NOIR-
Un film magnifique et nécessaire donc.
Le cinématographe travaillé à son corps même .
Et , la main à l'image , pour extraire du plus profond de l'émulsion ,
arracher de la noirceur du support , des images de feux splendides et mortels.
«..car maintenant je descends en mon coeur comme dans
le fond d'une mine -»
passe l'ombre radicale de KLEIST -
lumières et couleurs travaillées à corps et à coeur - images revenues
de temps très anciens ou très présents, archaïques et si contemporaines ..
il y a des lueurs atomiques , un arbre rouge sang , des terres imprégnées de guerre
«..les avions sont en haut du ciel ..»
dit la voix comme d'enfant
Des images brutales, rugueuses, crues, portant haut un lyrisme abrupt -premier- au plus loin des raffinements vulgaires de formalismes virtuels
cependant ,montées impeccablement en fragments secs, précis et comptés, cernés de ténèbres en une construction sculpturale au cordeau.
L'ombre de KLEIST passe encore-
Des images brutales , rugueuses et crues portant haut l'outil qui les créent , l'outil qui prolonge cette main que l'on voudrait bien nous couper, les gestes de les faire ces images là , apparus , visibles : enrouler sur la spire , développer , faire chauffer les bains , les sels dissous ,
sécher, tirer .. un travail de prolétaire .
..Quelques coins bleutés de rivières cachée,
de fleurs abreuvées ,
l'apaisement froid d'une eau qui va ..
-NOIR-
«forêt à flanc de montagne - vert -
une minuscule silhouette entre dans le champ ,
et gravit la pente - elle disparaît dans la forêt -
à la fin du film , une vallée , la vallée
telle quelle - verte - vers grenoble sans doute -
la terre aurait parlé ... NOIR -
et puis encore , à l'autre bout du monde , un
homme laboure avec son boeuf, on voit successivement passer
leurs pieds , si légers , si lents . Ils effleurent tout
doucement la terre vive ...

Et toujours ce rythme impeccable - ces temps de séquences inexorables -
cernées de noir , toujours -

Ce film renoue avec des chemins de cinématographie originelle , et en
ouvre d'autres . C'est cela son génie.
Le travail de film actuel touchant au support , procède d'une discursivité du collage , ou d'une picturalité abstraite , calquées sur des démarches plasticiennes convenues.
Tahousse ouvre ses chemins à revers :
il coupe à travers bois , à travers champs , sans se préoccuper des
bonnes manières.
Ses images figuratives à la physique et aux matérialités chimiques signifiantes brusques et sauvages , leur composition en fragments aux temporalités sans pathos : le temps de la matière travaillée ,leur montage sans aucune virtuosité , mènent au plus juste ce que le cinématographe , cette invention si jeune , est d'art de l'empreinte , de la lumière et du récit.
Les cinéastes ouvrent le document, et fouillent sa matière pour en extraire la mémoire vive inscrite dans ses strates les plus profondes
le document comme gisement , et le gisement comme récit.

M. Rousset 2004

« J’ai vu Tahousse une quinzaine de fois depuis dix ans, je l’ai programmé également, sans que jamais sa magie ne s’estompe, son aspect irréductible à toute analyse. À chaque nouvelle vision c’est, à nouveau, une expérience unique qui envoûte mon esprit et mes sens. »

-Raphaël Bassan

1 COPIE EN DISTRIBUTION


format de distribution 16mm
cadre de projection 1,37 - Standard (simple écran)
vitesse de projection 24 ips
son son optique
langue originale français
prix de location 111,00 €