Louise Bourque est une figure incontournable de la scène du cinéma expérimental nord-américain. Née au Nouveau-Brunswick en 1963, elle a vécu et enseigné le cinéma aux États-Unis avant de retourner au Canada dans les années 2010. En 2021, son travail a fait l’objet d’une rétrospective, accompagnée d’une installation, à la Cinémathèque québécoise.
L’œuvre de Louise Bourque est un univers irréductible qui abrite des secrets familiaux et intimes derrière les couches d’émulsion photochimique. Son travail est traversé par la répétition de motifs qui surgissent de ses films de famille et d’images de found footage, créant un univers obsessionnel, à la fois viscéral et onirique. Au travers de ce processus, les figures de l’intimité de la cinéaste se transforment en leitmotiv, et perdent peu à peu leur individualité pour devenir des archétypes. Le retour chez soi (ou à soi), le going back home, correspond à la destruction et au renouveau. La mort et la naissance, la fertilité et la décomposition. Ces oppositions balisent le travail de Louise Bourque et trouvent un écho dans sa pratique ; elle crée à partir de l’image « morte » (inutilisée, passée, oubliée) et enterrée (qui plus est, dans le terrain de sa maison familiale). Ainsi, son engagement avec le support filmique est direct et physique, laissant agir sur la surface du film des processus chimiques peu contrôlables, de sorte que de nouvelles couleurs et formes puissent émerger du fond de l’image ; la pellicule devient alors la « peau du film » qui peine à cacher des traumas innommables, pour reprendre le concept de la théoricienne Laura U. Marks. D’un point de vue technique, le travail de Louise Bourque témoigne d’une vraie hybridité de pratiques, dans la mesure où elle fait appel à divers outils argentiques et numériques pour traduire les images d’un support à l’autre, en accentuant ainsi leur matérialité. Les images transformées sont accompagnées de bandes sonores hypnotisantes, souvent composées par la cinéaste elle-même, qui induisent un état de perception proche du rêve.
« Mais il est inutile de dépeindre l'œuvre de Louise Bourque avec des mots. Essayez vous-même, essayez d’évoquer ces images lointaines, et maintenant essayez de les retenir. Elles demeurent aux limites de l’interprétation, un éclair de signification joyeuse. » – César Ustarroz, « Remains » in Imprints: The films of Louise Bourque (2021), dir. Clint Enns & Stephen Broomer.
Le titre de la séance est emprunté à l’article homonyme d’André Habib (inspiré d’un titre de Jacques Derrida), publié dans Imprints: The films of Louise Bourque, 2021, dir. Clint Enns & Stephen Broomer.
Malheureusement, la présence de la cinéaste ainsi que les événements parallèles ont dû être annulés.
SELF PORTRAIT POST MORTEM
de Louise BOURQUE 2002 / 35mm / couleur / sonore / 2' 30 |
|
FISSURES
de Louise BOURQUE 1999 / 16mm / couleur / sonore / 2' 30 |
|
JUST WORDS
de Louise BOURQUE 1991 / DCP / couleur / sonore / 10' 00 |
|
JOURS EN FLEURS
de Louise BOURQUE 2003 / 35mm / couleur / sonore / 4' 59 |
|
IMPRINT
de Louise BOURQUE 1997 / 16mm / couleur / sonore / 14' 00 |
|
REMAINS
de Louise BOURQUE 2011 / 16mm / couleur / sonore / 4' 50 |
|
GOING BACK HOME
de Louise BOURQUE 2000 / 35mm / couleur / sonore / 1' 00 |
|
L'ÉCLAT DU MAL / THE BLEEDING HEART OF IT
de Louise BOURQUE 2005 / 35mm / couleur / sonore / 8' 00 |
|
A LITTLE PRAYER (H-E-L-P)
de Louise BOURQUE 2011 / 35mm / couleur / sonore / 8' 00 |
|
HELP
de Louise BOURQUE 2009 / 35mm / n&b / silencieux / 1' 00 |
|
BYE BYE NOW
de Louise BOURQUE 2022 / 35mm / coul-n&b / sonore / 8' 27 |
lieu |
Luminor Hôtel de Ville 20 rue du Temple 75004 Paris France |
---|---|
métro | Hôtel de Ville (lignes 1 & 11) / Châtelet (lignes 1, 4, 7, 11 & 14) / Les Halles (RER A, B & D) |
tel | +33 (0)1 46 59 01 53 |
lightcone@lightcone.org | |
lien en relation |
Évènement Facebook
|
tarifs |
plein tarif : 11.00 € tarif réduit : 8.50 € moins de 26 ans : 7.00 € carte Luminor 5 entrées : 29.00 € carte Luminor 10 entrées : 52.00 € cartes acceptées : CIP, UGC Illimité, CinéPass, CICAE, CNC, Europa Cinéma, SACEM, Presse, carte permanente Luminor |