de Tim SHARP
1996 / n&b / sonore / 1E / 3' 00 |
Si Casablanca traite du pouvoir et de l'amitié au masculin, d'honnêteté et d'aventure, DAR-EL-BEIDA s'intéresse aux sentiments des réfugiés et des «étrangers» qui peuplent l'arrière-plan du film. A ceux qui vivent dans une atmosphère de menace, qui sont toujours sur la route mais n'arrivent nulle part, ceux dont l'identité a été amputée ou la nationalité changée arbitrairement. En un mot: aux impuissants. Dans Dar-El-Beida (c'est le nom arabe de Casablanca), Humphrey Bogart demande: «Vous voulez que je vous donne un conseil?» Sa réponse pétrie de cynisme (dans Casablanca) correspond à la réalité muette de Dar-El-Beida.
«Des passeports et des documents d'une importance vitale circulent tels des billets de Monopoly entre les mains de passeurs et de gardes-frontière corrompus, les hommes sont manipulés comme des pions. Des avions et des locomotives à vapeur laissent dans leur sillage des nuages opaques, tandis que d'épaisses volutes de fumée enveloppent les visages de ceux - dont les voyageurs en transit - qui attendent pétris d'angoisse. Ils sont à la fois le jouet et le fonds de commerce. Dar-El-Beida souligne l'emprise menaçante et omniprésente d'un pouvoir qui guette les réfugiés dans les gares, les salles d'attente, les postes de police, les ambassades et les administrations.
En retravaillant brièvement mais avec insistance la matière première visuelle et sonore que constitue Casablanca, le film de Curtiz, Tim Sharp tisse une toile figurative et acoustique dans laquelle le malaise sous-tend le récit. La structure répétitive et la dissociation occasionnelle du son et de l'image engendrent des figures cinématographiques de l'impuissance, dont la clé est «écouter» et «être vu». C. Blümlinger.
format de distribution | 16mm |
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cadre de projection | 1,37 - Standard (simple écran) |
vitesse de projection | 24 ips |
son | son optique |
prix de location | 21,00 € |