Depuis le 11 mars 2011, l’ensemble des êtres vivants se trouve uni par le destin, un destin tel un ordre innommable où l’exil est impossible. Les habitants de Fukushima avec leur identité et leur histoire ont dû laisser place à l’enracinement de la catastrophe. Le fait social, la réalité naturelle, l’espace d’origine face au désastre nucléaire perdent leurs sens, ils se transforment en abstractions des plus totales.
Dans la catastrophe, l’homme et l’espèce animale deviennent infiniment petits. La réalisation filmique et la composition musicale de Minuscule Faune joue sur la multiplicité des rapports qu’entraîne ce bouleversement entre le micro et macro, entre une trame organique et des émergences figuratives. Minuscule Faune est une dérive des rives, il déploie des points de vue sous la mer, vu du ciel, ou au ras de la
terre, ce projet est l’expression pictural et musical d’un regard parachuté en terres inhospitalières qui porte les traces de l’exil et les restes du vivants. Un regard qui résiste dans un corps-à-corps fragile avec la vie.