by Isidore ISOU
1951 / b&w / sound / 1S / 120' 00 |
La première oeuvre cinématographique de Jean Isidore Isou, créateur du Lettrisme: Traité de Bave et D'Éternité est le plus important film expérimental jamais réalisé (...). Son ambition est immense: bouleverser le cinéma, le pousser vers des chemins inattendus. Les bobines de ce film sont, selon son auteur, «autant de coups de poing dans la gueule du cinéma agonisant.»
Isou a voulu apporter: (1) la théorie d'une photo nouvelle (à détruire, ciselée) ;
(2) un scénario qui introduit l'imaginaire au cinéma (on dit: «Daniel s'est tourné» et on ne le voit pas se tourner ; on agit contre la photo, dans l'invisible systématiquement) ; (3) le montage discrépant (rupture avec le concret de la photo et le documentaire ; l'antiréel par la parole) ; (4) le premier film qui est une réflexion du cinéma sur le cinéma ; (5) une musique nouvelle lettriste (impression d'écrasement du début pendant le générique).
Ajoutons que ce film, dans sa version primitive, a scandalisé les éminents spectateurs du Festival de Cannes. Ce qui n'est pas pour nous déplaire...
Terminé le 23 mai (le générique l'atteste), présenté une première fois le 23 mai, le film d'Isou a obtenu le Prix des Spectateurs d'Avant-garde 1951.